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4ème revue de FMI

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4ème revue de FMI

 

Le 13 mai, le FMI a conclu avec la Géorgie un accord au niveau des services pour la quatrième revue du programme EFF, mécanisme élargi de crédit. Cette revue prévoit, si approuvée par le Conseil d’administration lors de la session programmée vers la fin du mois de juin 2019, un déboursement de 30 millions de DTS (environ 41,6 millions USD), soit 207 millions USD en cumulé depuis le début du programme. L’équipe du FMI a partagé ses conclusions et recommandations lors d’une réunion de donneurs d’où il ressort un souhait du FMI que la Géorgie approfondisse et mette en œuvre réellement le programme de réformes, en particulier celle de l’éducation.

 

L’équipe du Fonds monétaire international, en charge de discuter la 4ème revue du programme, était conduite par Mme Mercedes Vera Martin. Le programme soutient l’agenda de réformes du gouvernement qui vise à réduire les vulnérabilités économiques et financières et à générer une croissance plus forte et plus inclusive.

 

À l’issue des négociations, la chef de mission a organisé une réunion avec les donneurs pour échanger l’état des discussions entre les autorités géorgiennes et le FMI. Dans les grandes lignes, le programme de réformes reste sur la bonne trajectoire, la plupart des engagements de la quatrième revue sont atteints à l’exception de 3 benchmarks structurels (délai de publication du rapport sur les engagements de PPA et la concentration de ces engagements, indexation des retraites publiques ; sauvegardes sur les opérations bancaires suspectes).

 

Le FMI a conclu  un accord au niveau des servies pour la quatrième revue du programme EFF avec la Géorgie qui sera soumise au Conseil d’administration à la fin du mois de juin 2019. Les conclusions préliminaires de la mission sont :

  • la croissance du PIB a été de 4,7% en 2018 et devrait rester stable en 2019 avec une prévision de croissance de 4,6%; l’inflation est restée proche de la cible de la Banque centrale et est prévue à 4,5% en 2019 par augmentation prévue de la taxe d’accises. Le FMI prévoit qu’elle redeviendra vers la cible début 2020.
  • La forte croissance des exportations, des recettes touristiques, des retours de fonds de migrants et de la croissance modérée des importations a permis de réduire le déficit du compte courant à 7,7% du PIB, contre 8,8% du PIB en 2017. La dette publique est à 45%.
  • Les résultats budgétaires en 2018 ont été conformes aux objectifs de déficit, en partie à cause d’une accélération des dépenses au mois de décembre 2018. Cela a permis à la Géorgie d’atteindre ses objectifs budgétaires mais une refonte de cet objectif et son étalement dans le temps seront proposés par le FMI. Les recettes, meilleures que prévues, ont soutenu la hausse des dépenses en capital et des opérations de prêt, tandis que les dépenses courantes ont été maîtrisées.
  • à moyen terme, les réformes structurelles et les investissements dans les infrastructures seront essentiels pour continuer à soutenir une croissance plus forte et plus inclusive ; une priorisation des infrastructures devra néanmoins conduire à plus de ciblage des investissements publics;
  • la Géorgie reste vulnérable aux développements extérieurs. Cela nécessite le maintien de la flexibilité du taux de change, la poursuite de l’accumulation de réserves, des politiques monétaires et budgétaires prudentes et des politiques saines du secteur financier.

 

Malgré une perspective mondiale plus faible, les données préliminaires indiquent une croissance robuste au premier trimestre 2019. La croissance devrait atteindre 4,6% en 2019, le taux le plus élevé des pays de la région mais qui reste insuffisant au regard des besoins, avec une inflation au-dessus de l'objectif de 3%, reflétant principalement l'augmentation des droits d’accises et de douane sur le tabac. Selon le FMI, les réformes structurelles et les investissements dans les infrastructures devraient porter progressivement la croissance à son niveau potentiel inchangé de 5,2% à moyen terme. Le déficit de la balance courante devrait se résorber progressivement à moyen terme du fait de l'amélioration de la balance commerciale.

 

Bien que ces perspectives soient positives, la Géorgie reste vulnérable aux évènements extérieurs, notamment à la montée des tensions sur le commerce mondial, les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran et à la volatilité des marchés financiers. Un ralentissement du crédit, suite à la mise en place d’une politique de « prêts responsables » par les Banques, plus important que prévu pourrait avoir une incidence sur la croissance à court terme.

 

La dynamique de croissance offre aux autorités une occasion de poursuivre et de persévérer dans le programme de réformes, tout en continuant à constituer des réserves pour faire face aux impacts négatifs des chocs externes.

 

Le déficit budgétaire restera relativement stable en 2019 les années suivantes mais la composition des dépenses devrait changer pour refléter les nouvelles priorités en matière de mise en œuvre de la réforme de l'éducation. Le FMI soutient la volonté des autorités géorgiennes à mettre en œuvre leur plan de réforme de l’éducation dans la limite de l’enveloppe budgétaire existante, soit de 1,2% du PIB (affectés par moitiés aux dépenses d’infrastructures éducatives et aux dépenses courantes). Par ailleurs, les autorités s'emploient à améliorer davantage l'administration des recettes, la gestion par priorités des investissements publics et le suivi des entreprises d'État (SOEs) afin de limiter les risques budgétaires. Le travail sur les SOEs doit être poursuivi et la Géorgie présentera, avant fin 2019, une situation claire sur le cadre de marché des activités de ces entreprises avec pour objectif d’arrêter des injections en capital. Dans ce cadre, les autorités proposent également de revoir le mandat du Partnership Fund afin qu’il puisse, en particulier, élargir ses activités d’investissement en capital, ses revenus ayant diminué par ailleurs.

 

La politique monétaire reste axée sur la stabilité des prix et l'orientation de la politique monétaire est appropriée. La FMI note un engagement continu des autorités en matière de flexibilité du taux de change et de constitution de réserves en devises.

 

Les réformes du secteur financier devraient continuer à être axées sur le renforcement de la résilience financière. Comme prévu, les règlements de la Banque centrale, récemment adoptés par les banques pour introduire le principe des « prêts responsables » ont resserré les normes des prêts et ont ralenti la croissance du crédit aux ménages. Cela devrait permettre de rendre la croissance du crédit plus prévisible mais doit être contrebalancée par une amélioration d’accès au crédit pour les emprunteurs solvables. Le renforcement des standards d'accès aux aides d'urgence en liquidités a été améliorée ce qui renforce le cadre de résolution des défaillances bancaires.

 

Selon le FMI, la poursuite des réformes structurelles et la mise en œuvre réelle du programme de réformes favoriseront une croissance tirée par le secteur privé, créeront des emplois et favoriseront une croissance plus inclusive et re-distributrice. Notamment, une réforme approfondie de l'éducation sera essentielle pour améliorer les compétences et réduire le chômage. Le cadre juridique d'insolvabilité des entreprises à venir et la réforme du marché des capitaux contribueraient à drainer les investissements y compris étrangers, que le Fonds prévoit à un niveau bas à court terme. Le FMI encourage donc les autorités à poursuivre, à approfondir et à mettre en œuvre  les réformes.

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